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"N'ayez d'intolérance que pour l'intolérance" (Hippolyte Taine)

Aux limites de l'IRL

Depuis longtemps (pour moi 1999) je suis fidèle à internet, ce moyen de communication merveilleux qui permet d'établir des contacts virtuels avec des gens que parfois on ne pourrait même pas voir dans la vie réelle, soit en raison de leur éloignement physique, soit en raison du fait que ce sont des gens qui acceptent avec vous des contacts électroniques, mais quand même pas dans la vraie vie, où ils ont leurs vrais amis, faut pas pousser mémé dans le modem tout de même...
Ce moyen m'a permis depuis dix ans de faire aussi des rencontres IRL suite à des prises de contacts plus ou moins prolongées via des forums, des tchats, ICQ, des groupes (texte) de nouvelles Usenet... je dirais même dans mon cas que par rapport à la décennie précédente (1988-1998) cela a été littéralement le jour et la nuit au niveau rencontres. Si j'avais dû me limiter au milieu professionnel dans lequel j'évoluais avant, je crois que mon degré de solitude et de misanthropie aurait atteint des sommets...
Et maintenant me direz-vous? Facebook et Twitter et les autres réseaux sociaux ont pris la relève de leurs grands frères IRC et ICQ, nous promettant monts et merveilles de communication et de relations avec des cercles d'amis concentriques, comme les ronds dans l'eau d'une pierre, qui grandissent tellement qu'à la fin ils disparaissent. On connait des gens, on les invite, et les amis de ces gens parfois nous invitent, même si parfois on reçoit un "on se connaît?" en réponse à une demande de contact adressée à quelqu'un avec qui on a plus de 10 contacts en commun...
Après la fièvre, on se refroidit un peu, on "fait le ménage" dans ses contacts Facebook un peu trop rapidement acceptés et qui se révèlent être des pages de promos de Tric ou de Truc, on s'aperçoit que finalement, quand on est solitaire, on le reste, car paradoxalement, la facilité des contacts virtuels a réduit comme peau de chagrin les contacts IRL... et se rendant compte de cela on se dit qu'il faut aussi garder une certaine réserve, à la fois pour ne pas trop importuner les autres (et donc risquer de les faire fuir, y compris du cercle de vos contacts virtuels) et ne pas s'exposer inutilement, ne pas exposer trop sa vie privée et affective et par là la protéger des haines et des rancoeurs dont parfois on ne se rend compte que quand elles vous ont frappé.
Ces médias sociaux sont aussi des sources pour avoir des nouvelles parcellaires d'étoiles qui parfois nous éblouïssent trop pour qu'on ose aller les voir IRL. Finalement c'est mieux ainsi, on s'accommode de contacts virtuels comme ersatz de contacts IRL impossibles.
Ah au fait, je ne vous ai pas dit? La dernière rencontre qui a compté pour moi s'est passée tout simplement autour d'une bière dans un bar, un homme venu me parler avec qui j'ai ma foi bien sympathisé...

(Chanson "Seul" par Jacques Brel - Vidéo Youtube à disponibilité non garantie)