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"N'ayez d'intolérance que pour l'intolérance" (Hippolyte Taine)

On est (des centaines de) mille...

Chaque année je sors de ma relative solitude habituelle pour aller à la Marche des Fiertés LGBT...

Chaque année on est des centaines de mille et ça me fait penser à la magnifique chanson de Jacques Brel, intitulée "Seul"...

Même si j'y vais sans illusions, car il est plus que probable que je n'y rencontrerai pas l'amour de ma vie, c'est un moment privilégié pour moi. Je peux me dire que même seul au milieu de la foule, avec seulement quelques mots de politesse échangés ici et là avec des gens présents autour de moi, je suis content d'être là, même s'y j'y suis venu seul, et même si j'en repars seul, après avoir marché trois ou quatre heures, à l'avant de la marche. Seul le soleil me fait un "gros bisou" dans le cou (heureusement que j'avais ma casquette pour me protéger).

Oui je sais, "si je suis seul c'est parce que je me suis exclu de moi-même du mouvement"!

Cette rengaine je la connais depuis l'école et est le fait de tous les groupes humains quels qu'ils soient!

"Je suis celui qui passe à côté des fanfares
Et qui chante en sourdine un petit air frondeur." chantait Brassens.

Incorrigible solitaire donc, mais je l'assume, cette marche est l'occasion pour moi de me sentir solidaire des autres LGBT, juste en anonyme, dans le calme relatif du premier groupe de marcheurs après le "carré de tête" et avant le premier char.

Cela suffit, même si cela semblera méprisable à certains, à faire mon bonheur en ce jour.

Je sais maintenant que je ne supporterais que mal l'ambiance plus animée du cours de la marche. Et cela me permet de rentrer dans mes félines pénates dès la fin d'après midi pour faire une petite sieste réparatrice avant de ressortir boire un dernier verre (quand je me réveille à temps pour cela).

"Non, je ne suis jamais seul, avec ma solitude" (G. Moustaki)