Jadis sur un réseau comme ici
C'était une ligne de gazouillis
Avec des fav's et tout plein de retweets
Des lignes sereines ou bien pas du tout
Quand à la faune parlant de rien et tout
C'était tout comme un chœur diseur de tweets.

Tout comme un chœur, l'élite des cités
Qui comme un jeu aimait se faire viner
En publiant leurs six secondes de gloire
Et des twittérateurs ne disant rien
Ainsi qu'un blogue-notes, un écrivain
Un poète accroché à sa mémoire...

Adopté par tout ce monde attendri
Un joli bonheur y avait surgi
Au beau milieu de tous ces bruits sans cesse...
Quand je l'ai découvert, il faisait beau
Et comm' j'étais charmé par tous ses mots
Je l'appelai Bonheur, sans petitesse.

Or un soir où il faisait un temps doux
Le voilà qui favoris' tout d'un coup
Le blogue-notes et doucement l'inspire...
En rougissant, il conte de lui un peu
Et son récit, dit comme un rêve bleu,
Me fit pleurer les yeux et même pire...

Tout beau, Bonheur, arrête un peu cela
J'ai pas tell'ment l'étoffe d'un puma...
Tu as trente ans, moi cinquante qui approchent
Grosse différence et je ne suis pas chaud
Pour subir la pluie des pires ragots
Mieux vaut ne rien dire à personne! 

N'insiste pas, me dis-je d'un ton railleur
D'abord il n'est pas mon genre et d'ailleurs
Mon cœur ne sait plus avoir d'amours grandes...
Alors Bonheur est parti en courant,
Alors Bonheur est parti en volant
Sans avoir vraiment su ma demande...

Y'a pas eu enjaillement de bonheur
Le blogue-note un matin de bonne heure
Arrêta d'effeuiller la pâquerette
Et avec les fantômes de sa mémoire
Il restera solitaire bien des soirs
Même si par moments il le regrette...

(Copyleft Mianux 2014-03-18 - Reproduction autorisée sauf pour utilisation commerciale, à condition de citer l'auteur et le site)