Mon gars d'Lorraine
Tous ces dimanches d'ennui pérenne
La ligne bleue qu'est pas très loin
Des séparations parisiennes
Au lieu des belles amours sans fin
Parfois tu m'écris sur Internet
Tantôt tu m'aimes, ou ne m'aimes point
La pluie, le soleil, c'est pas net
Et pour moi, dire, ça ne veut rien
Je te réponds, mon gars d'Lorraine
Moi qui suis un ch'ti parisien
Tu voudrais que je te comprenne
Et te comprendre, je voudrais bien
Je sais mon amour est timide
T'as pu croire que je t'aimais peu
Mais j'avais tellement peur du vide
Que laisse le « nous » qui devient « je »
Nous vois-tu en amants qui s'aiment
Ou qui se quittent pour un rien
Car l'avenir ensemble enchaîne
Et puis l'ennui alors s'en vient
Je te réponds, mon gars d'Lorraine
Moi qui suis un ch'ti parisien
Tu voudrais que je te comprenne
Et te comprendre, je voudrais bien
On se connait pourtant à peine
Pour s'aimer il suffit d'un rien
Un coup de foudre qui entraîne
De la joie ou bien du chagrin
Sur mon écran en guise de scène
Y'a mon héros, juste en photo
Mais sa voix qui me dit « je t'aime »
N'est qu'illusion, comme en radio
Je te réponds, mon gars d'Lorraine
Moi qui suis un ch'ti parisien
Tu voudrais que je te comprenne
Et te comprendre, je voudrais bien
Dans tous mes disques et tous mes livres
Qui encombrent un peu trop mes murs
C'est ton amour que je veux vivre
Mais je reste avec mon ennui
Je n'ai de toi que quelques lignes
Où tu me dis que tu pars loin
Depuis ce jour, je me résigne
Chaque jour jusqu'au lendemain
Je te réponds, mon gars d'Lorraine
Moi qui suis un ch'ti parisien
Tu voudrais que je te comprenne
Et te comprendre, je voudrais bien
Douze ans nous séparent à peine
Mais c'est bien trop, je crois, pour toi
Mes angoisses de quarantaine
Semblent encore bien loin pour toi
Je te réponds, mon gars d'Lorraine
Moi qui suis un ch'ti parisien
Je voudrais qu'un homme me comprenne,
Si c'était toi, j'aimerais bien...
(Copyleft Mianux 2009-03-22 - Reproduction autorisée, sauf pour usage commercial, à condition de citer l'auteur et le site)