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"N'ayez d'intolérance que pour l'intolérance" (Hippolyte Taine)

Ça m'énerve!

La semaine prochaine, en Île-de-France, nous annoncent les affiches latérales de bus parisiens, aura lieu la semaine de lutte contre les discriminations, avec ce beau slogan "Les discriminations c'est non!". Je trouve cela très bien et c'est loin d'être cela qui m'énerve.
Non, ce qui m'énerve, c'est, pour peu qu'on y fasse attention, deux choses que je nommerai la "négation sournoise des discriminations" et la "hiérarchisation des discriminations".
Ce n'est cependant que ma perception des choses, l'expression de mon avis personnel.

L'article 225-1 du Code Pénal nous rappelle que:

Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs moeurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.

Bien! Ceci étant posé, je remarque donc une première tendance que l'on repère dans les discours de certains, et que j'appelle la "négation sournoise des discriminations". En quoi cela consiste-t-il? C'est assez simple. Ceux qui la pratiquent sont assez instruits et malins pour ne pas faire de discrimination ouverte, bien sûr que non, car ils ont lu et retenu l'article 225-1. Non, ils sont plus finauds que cela car, en dénonçant ce qu'ils appellent eux-mêmes la "culture victimaire" de ceux qui sont (ou se sentent) l'objet de discriminations, et en faisant les louanges de ceux qui "ont réussi sans mettre en avant leur différence" (différence qui fait justement souvent l'objet de discriminations), ils en arrivent à instiller dans l'esprit collectif que les discriminations n'existent que dans l'imagination de ceux qui sont ou se sentent discriminés. Et hop, ils pensent ainsi que le tour est joué, en ayant ainsi renvoyé la faute sur ceux qui sont ou se sentent discriminés.
La deuxième tendance que j'ai observé, c'est la hiérarchisation des discriminations. Le code pénal met celles-ci sur un pied d'égalité, cependant, j'ai pu observer que parfois, des gens qui sont prompts à dénoncer un type de discrimination qu'il leur semble naturel de combattre (par exemple le racisme ou le sexisme), se révèlent soudain moins ardents lorsqu'il s'agit d'une autre discrimination qu'il n'est pas encore rentré dans leurs convictions personnelles de combattre (par exemple l'homophobie ou la discrimination en raison des moeurs).
Donc, comme dit le célèbre slogan: "Ce n'est qu'un début, continuons le combat" contre toutes les discriminations.